Le Parlement a adopté le 10 juillet 2025 une réforme majeure du scrutin à Paris, Lyon et Marseille, marquant une avancée historique avec 112 voix pour contre 28. Cette réforme, soutenue par des partis variés comme Renaissance et La France insoumise, bouleverse le paysage électoral français.
Le Parlement adopte la réforme du mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille
Le 10 juillet 2025, le Parlement a apuré la réforme du mode de scrutin pour les villes de Paris, Lyon et Marseille. Ce vote a été marqué par une large majorité, rassemblant 112 voix pour et 28 contre à l’Assemblée nationale. Des partis variés, tels que Renaissance, MoDem, Rassemblement national, La France insoumise et une partie des Républicains ont soutenu cette initiative. Fait rarissime, l’absence de clivage entre gauche et droite a été constatée sur cette problématique.
Les opposants à la réforme viennent d’un éventail divers de groupes politiques, comprenant des membres du Parti socialiste, des communistes, des écologistes, d’Horizons et de Liot, bien que la droite se soit moins manifestée dans l’opposition.
Une fracture entre l’Assemblée nationale et le Sénat
Le gouvernement a poussé cette réforme malgré les refus répétés du Sénat, révélant ainsi l’importance de l’enjeu. Ce désaccord a créé une fracture inédite entre l’exécutif et le Sénat, qui a traditionnellement été un allié depuis l’intégration des Républicains dans la coalition gouvernementale.
Le contenu de la réforme
Cette réforme est historique, car elle marque la fin du système “PLM” instauré en 1982, accusé de favoriser la gauche lors des élections municipales dans les villes avec arrondissements. Désormais, deux scrutins distincts seront organisés : un pour élire les conseillers d’arrondissement ou de secteur, et un autre pour les conseillers du conseil municipal, basés sur une circonscription unique.
Malgré la continuité des conseils d’arrondissement ou de secteur, leur élection se fera désormais séparément du conseil municipal. Le maire sera également élu directement par la tête de liste du scrutin municipal, suivant le modèle d’autres communes françaises, une demande exprimée par de nombreux partis.
Cette réforme facilite aussi la présentation des listes par les petits partis : une seule liste pour le conseil municipal suffit, là où auparavant il fallait présenter des listes dans chaque arrondissement.
Les objectifs de la réforme
Élaborée à partir de plusieurs motivations, cette réforme vise, tout d’abord, à simplifier un système jugé “complexe” et “peu lisible” par les citoyens. Aligner Paris, Lyon et Marseille avec les règles des autres communes françaises a également été un objectif, afin d’harmoniser les modes d’élection des corps municipaux. De plus, mettre fin à la possibilité d’un maire élu avec une minorité de voix, comme ce fut le cas à Marseille en 1983, a considérablement influencé cette décision.
Les partisans de cette réforme espèrent également rendre l’élection plus accessible aux petits partis et centrer le scrutin autour du candidat à la mairie.
Les objections des opposants
Les critiques n’ont pas tardé. De nombreuses voix, notamment celles du Sénat, ont accusé le gouvernement de procéder à un “tripatouillage électoral”. Pour les opposants, le texte apparaît comme “mal ficelé” et “source de discorde”.
L’un des reproches majeurs concerne le timing du changement, qui survient à moins d’un an des élections, et qui n’a pas été couplé d’une étude d’impact ni d’un avis du Conseil d’État. Les opposants soulignent également le risque de dilution du lien de proximité entre élus et citoyens, un argument prédominant parmi les critiques formulées par le Sénat.
Les prochaines étapes
La mise en œuvre de cette réforme est prévue pour les élections municipales de mars 2026, soit dans environ six mois. Cependant, le processus n’est pas encore totalement abouti. Un suspense persiste autour d’une éventuelle censure par le Conseil constitutionnel, qui devrait se prononcer dans les semaines à venir.
Mon avis :
La réforme du mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille, adoptée en juillet 2025 avec un soutien bipartisan, vise à simplifier un système jugé complexe et à aligner ces villes sur les autres communes françaises. Toutefois, les critiques soulignent un manque de concertation et le risque d’éloigner les élus des citoyens, suscitant des inquiétudes quant à la représentativité.